Drita Shujaku (Kosovo) évoque le rugby feminin dans son pays

La joueuse de Balkan Lynk Rugby Club, Drita Shujaku évoque pour RugbyZap son parcours sportif au Kosovo.Un club basé à Prishtina qui est le seul club feminin du pays.
La jeune femme de 28 ans aborde également le développement du rugby féminin dans son pays et espère pouvoir monter une équipe nationale féminine au Kosovo dans le futur.
Un mot sur votre carrière de rugbywoman jusqu’à présent et à quel moment avez-vous commencé à pratiquer ce sport ?
J’ai commencé à jouer au rugby parce que j’avais envie d’essayer de nouvelles choses. Faire du sport a toujours été ma passion. Aussi, lorsque j’ai reçu un appel pour participer à un entraînement de rugby, j’ai saisi l’occasion. En outre, je n’avais jamais vu un match de rugby.

Cela peut paraître étrange d’appeler cela une carrière, car je me rends compte que je n’y ai jamais pensé de cette manière. À mes débuts, je quittais la maison en cachette pour aller m’entraîner, afin que mes parents ne découvrent pas où j’allais. Ils craignaient que je me détourne de ma vraie carrière et que je me blesse. Pour moi, le rugby a toujours été plus qu’un sport. C’est un monde à part entière, l’endroit où j’ai rencontré des gens incroyables, créé des amitiés et des relations durables. C’est un sport qui m’a donné confiance en moi. En outre, il a contribué à façonner la personne que je suis devenue à l’âge de vingt ans.

 

« Le rugby m’a donné confiance en moi », Drita (Kosovo)

 

L’équipe nationale masculine du Kosovo a été créée il n’y a pas si longtemps. Aussi, était-il aussi « simple » de créer une équipe nationale féminine ?
Peu de gens au Kosovo savent ce qu’est le rugby, mais ils pensent que c’est un sport brutal. Pour essayer de remettre en question cette perception, je leur montre parfois des vidéos de matchs de rugby et, ironiquement, ils finissent par être encore plus convaincus de leurs croyances (rires). En ce sens, je trouve que le rugby est un sport difficile à vendre. Les filles ont tendance à être plus timides et réticentes à prendre des « risques », ce qui n’aide pas non plus à recruter. Pour créer une équipe nationale, il faut au moins 12 joueuses kosovars, ce qui n’est pas le cas pour l’instant, mais nous y aspirons.
Quelle est la perception du rugby féminin dans le pays et quelles sont vos attentes dans ce sport ?
Le Kosovar moyen ne sait pas que le rugby existe au Kosovo, et encore moins que des femmes y jouent. Pour ceux qui nous connaissent, nous sommes perçues comme des femmes courageuses et fortes. Nous avons donc besoin de plus de filles ouvertes d’esprit et courageuses pour être en mesure de franchir la prochaine étape et d’avoir une équipe représentant notre pays. Je suis convaincue que cela suscitera de l’intérêt, mais aussi que cela augmentera la compétition et le niveau du jeu dans notre pays. Ce sera l’événement qui mettra le feu aux poudres pour ceux qui recherchent un but plus important.