Antoine Alric, directeur du Rugby au RC Luxembourg évoque la pratique de ce sport dans le pays. En outre, le technicien français explique également les difficultés de recrutement mais se montre optimiste sur l’avenir du rugby au Luxembourg.
L’arrivée au Luxembourg :
« J’ai rejoint le club luxembourgeois en août 2022. En effet, en revenant dans cette partie de l’Europe, j’avais envie de reprendre ce sport. A la base, je devais accompagner l’entraîneur qui a ensuite quitter son poste pour aller en Espagne. De fait, je me suis retrouvé entraîneur principal et ma première expérience sportive où je devais utiliser l’Anglais. Par ailleurs, la plupart des joueurs sont des expatriés de France mais aussi du Royaume-Uni et d’Irlande. On doit jongler avec les langues à l’entraînement. Depuis, un an, j’ai pris la charge de directeur du rugby. Ma mission est de gérer toute la stratégie sportive du club »
« J’ai commencé très tard à jouer. Le rugby, c’est une affaire de famille. Mon grand-père a joué en première division au Stade Aurillacois et mon père aussi. J’ai commencé le rugby par l’intermédiaire de copains à Massy. Les seniors étaient en Fédérale 1 et j’ai évolué avec les moins de 19 ans. Puis, je suis parti à Carcassonne en Espoirs. Enfin, j’ai joué en Fédérale 2 au Stade Nantais. J’ai eu beaucoup de blessures et je pense avec le recul que je n’étais pas fait pour le haut niveau. Je suis ensuite passé de l’autre côté et suis devenu entraîneur pour progresser rapidement. J’ai entraîné les jeunes au Racing ».
Le niveau du rugby au Luxembourg :
« Ce n’est pas facile de donner un niveau. Notre équipe joue dans le championnat allemand. Je pense que le niveau en club doit s’apparenter à un bas de tableau de Fédérale 2. Au niveau national, les joueurs n’ont pas beaucoup de temps ensemble, je pense que c’est un niveau à peu près équivalent. C’est un groupe issu des deux clubs du Luxembourg que sont le RCL et Walferdange. Il y a des joueurs de France qui ont des origines luxembourgeoises ou des joueurs du Royaume-Uni formés au Luxembourg. Le rugby est passé du 25e au 16e rang des sports pratiqués dans le pays en 8 ans. Nous sommes toujours en retard par rapport à d’autres sports comme le basket, le hand ou le volley-ball. Enfin, nous sommes un sport jeune dans le pays et pas facile d’accès. Néanmoins, il y a un avenir dans le rugby ».
Comment attirer les joueurs au Luxembourg ?
« C’est difficile car nous n’avons pas de rétribution financière à proposer. Néanmoins, on peut proposer avec les partenaires, un travail. Un pays où les conditions salariales sont plus intéressantes qu’en France. Comme nous sommes un club amateur, nous n’avons pas assez de ressources pour avoir de la data pour aller chercher des joueurs selon les profils. Maintenant, le recrutement se fait principalement par les joueurs. Notre objectif est de rendre attractif le club pour nos jeunes qui sont partis. Au sein du club, il y a une cinquantaine de nationalités, 26 chez les Seniors. En outre, il y a 10 ou 15% de Français dans l’équipe mais aussi 60% de francophones ».
Le rugby féminin au RCL :
« Il n’y a pas de section féminine mais il y en a une dans le passé partie depuis à Walferdange. Néanmoins, c’est un axe de développement que nous avons en objectif dans les prochaines saisons. Aussi, nous avons organisé deux « Ladies day » pour faire découvrir la pratique du rugby aux femmes. Nous avons aussi pas mal de jeunes filles qui pratiquent dans les catégories de jeunes et qu’on aimerait conserver. Nous avons une catégorie touch. C’est la plus grande source de croissance en termes de licences aujourd’hui. En plus, avec une joueuse, c’est potentiellement un conjoint et des enfants qui intègrent le club ».
Avant de jouer la place en première division en mai, quel est le niveau du rugby en deuxième division allemande ?
« C’est un niveau très inégal. Le rugby allemand est un rugby qui souffre avec très peu d’écoles de rugby. C’est difficile pour eux d’alimenter leurs équipes seniors. On a joué des rencontres qui se terminent par 125-0 donc ce n’est pas intéressant du tout mais aussi des matchs plus serrés comme contre Cologne qui nous bat en finale (15-16). Les clubs allemands ont des problèmes de joueurs et sont obligés de faire des ententes entre deux et trois clubs qui sont parfois loin des uns des autres ».