Patrick Raupach est conseiller du conseil d’administration et chef du comité des compétitions  à la Fédération Saoudite de rugby. L’ancien rugbyman du XV d’Arabie Saoudite est revenu pour RugbyZap sur son arrivée dan le Golfe. Originaire d’Allemagne, Patrick Raupach est également président du Riyadh Rugby Club depuis 2020.

Comment êtes-vous arrivé en Arabie Saoudite ?

« La première fois que je suis venu en Arabie saoudite, c’était en 2006, en tant qu’étudiant de 22 ans, dans le cadre d’un programme de stage de l’ambassade d’Allemagne. 8 ans plus tard, en 2014, j’ai été détaché par le gouvernement allemand à Riyad pour travailler sur des projets bilatéraux de gouvernement à gouvernement, principalement dans le domaine du développement économique. Je peux donc dire que j’ai vraiment été témoin du changement et de la transformation significatifs du Royaume ».

Patrick Raupach évoque niveau du rugby en Arabie Saoudite

Quel est le niveau du rugby en Arabie Saoudite ?

« Bien que le rugby soit présent dans le Royaume depuis plus de 40 ans, ce sport a toujours été pratiqué par des expatriés et principalement au niveau local. Avec la création de la fédération saoudienne de rugby sous l’égide du Comité olympique d’Arabie saoudite, le sport se développe désormais d’un point de vue opérationnel et technique. Les équipes de rugby en Arabie saoudite sont confrontées à deux défis majeurs :

1. la taille du pays impose un fardeau financier aux équipes qui doivent se déplacer fréquemment pour les matchs et les tournois (l’Arabie saoudite est 8 fois plus grande que l’Allemagne)

2. il y a toujours un manque d’installations en gazon naturel pour que les équipes puissent s’entraîner et participer aux compétitions.

La fédération tente de relever ces défis et d’améliorer le niveau des compétitions en Afrique du Sud. La ligue est actuellement basée sur des séries à 7 en 5 étapes et quelques rencontres à 15, mais toutes au niveau local. Au sein du Riyadh Rugby Club, nous avons environ 60 nationalités qui se rassemblent pour toutes les formes de jeu, nous sommes un club communautaire très inclusif avec des bénévoles extraordinaires qui dirigent le développement du club avec leur cœur et leur passion pour le jeu.

Nous avons également une bonne équipe nationale saoudienne qui se concentre actuellement sur le rugby à 7 avec quelques jeunes Saoudiens très talentueux qui ont appris à jouer au rugby à l’étranger, par exemple lorsqu’ils ont grandi au Canada ou au Royaume-Uni. Dans l’ensemble, le rugby est un sport de base, mais il ne fait aucun doute qu’il se développe ici et je ne serais pas surpris que nous atteignions un niveau comparable à celui des Émirats dans les cinq prochaines années ».

Ses souvenirs avec le XV d’Arabie Saoudite

Patrick Raupach, vous avez également représenté l’équipe de rugby d’Arabie saoudite lors de plusieurs test-matches internationaux…

« Grâce à la règle de résidence du WR, j’ai pu jouer pour l’Arabie saoudite et j’ai été sélectionné pour quatre test-matches internationaux à 15. Je suis incroyablement fier de cette expérience et j’ai vraiment apprécié la fraternité et la passion de tous les joueurs impliqués, saoudiens et expatriés, dans l’équipe nationale. Lors de mon premier match pour la KSA, j’ai marqué le premier point de l’Arabie saoudite lors d’un test match sanctionné par le WR contre la Jordanie à Amman. Bien que nous ayons perdu ce premier match contre la Jordanie, il y avait tellement de fierté et de camaraderie dans l’équipe, dirigée par un capitaine extraordinaire qui faisait preuve d’un leadership admirable.

deuxième meilleur souvenir est la victoire sur la Jordanie dans son stade. Ramener cette première victoire d’une équipe saoudienne à 15 a été un énorme succès, étant donné que nous n’avions pas vraiment de programme et que nous ne nous sommes réunis en équipe que la veille du match. Je suis très reconnaissant de ces souvenirs sous le maillot vert ».

La prochaine Coupe du monde aura lieu en France. Comment voyez-vous la compétition et qui seront les favoris ?

« Je suis très enthousiaste à l’idée de voir la Coupe du monde, car cette année, la compétition s’annonce très ouverte. Je pense que la France, la Nouvelle-Zélande, l’Irlande et l’Afrique du Sud sont les favoris, mais je suis sûr que des équipes comme la Fidji et l’Argentine vont créer des surprises. Mon pays, l’Allemagne, n’est malheureusement pas qualifié, ce qui me permet d’apprécier le rugby de manière très neutre, mais mon cœur bat pour l’Argentine, dont j’aime la passion et le style de jeu ».